mardi 28 juillet 2015

Je me souviens du temps où la fin des bals me semblait être tout ce qu'il y a de plus angoissant. Aujourd'hui j'observe ça avec plus de tendresse. Le regard vague des types saouls, leur solitude un peu navrée. Les vieux qui espèrent rester jeune.
Je dis à Laura "ça ne t'arrive jamais de regretter de ne pas être vulgaire ?"; je lui demande ça les yeux rivés sur des filles oranges aux cheveux blonds décolorés. Il y en a une à qui il manque une dent. Leur vie à l'air simple, on sent qu'elles se trouvent belles. Laura me répond "des fois, mais ça me passe vite"; à moi aussi.

*

Finalement je ne pars plus à Rome. J'ai été malade cinq mois. On m'a dit que le diagnostique posé il y a cinq ans n'était pas le bon, que l'on ne savait pas ce que j'avais. Je n'ai pas pris ma décision immédiatement. Je suis restée très contrariée deux ou trois semaines, j'ai beaucoup pleuré et le déclic s'est fait. Je me suis immédiatement sentie mieux. Je ne regrette pas de rester à Paris l'an prochain. Tout me prouve que j'ai pris la bonne décision. Ce nouvel appartement génial, inespéré, mon enthousiasme retrouvé pour mes études. J'aimerai que les trois prochaines années soient plus productives, et je ne doute pas qu'elles le seront.

*