vendredi 31 août 2012

4. Qui vomi a dîné.


Depuis le jour où ma mère m'a mise à la porte les choses se sont arrangées entre nous. Hier, elle me proposait de mettre un buste de Napoléon dans le salon, parce que ça y est, elle aussi elle a découvert qu'elle était Bonapartiste . 
Cette étrange lubie mise à part et même si j'habite aujourd'hui Paris, je continue d'écouter France Culture comme si j'étais encore chez elle. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, France Q est de loin le plus gros concurrent de rire et chanson sur le terrain de l'humour.
Ce matin par exemple, un mec qu'on nous présentait comme le n°1 dans le game des libraires nous expliquait sur un ton ô combien solennel que oui, actuellement, il vendait le dernier pamphlet de Millet mais qu'à l'époque, il avait refusé de vendre le Régal de Nabe - c'était un libraire citoyen vous comprenez - fallait pas déconner, cette diatriiiiiibe antisémite dégueulasse jamais de la vie ! Par contre, si un type normal d'apparence lui demandait Mein Kampf, pas de soucis, c'était ok, il lui fournissait. Donc sur une échelle d'antisémitisme, Le Régal était plus haut que Mein Kampf. Pardon mais j'ai ri comme une folle. Presque jusqu'à m'étouffer parce que j'ai attrapé une bronchite à Reading (concert de Florence & The Machine sous la pluie en short oblige). Rappelons quand même, que, pendant ce temps là, pendant qu'on parle encore du Régale comme d'un hoorriiiiiiiiiible pamphlet raciste, Gallimard réédite Lucette et écrit sur la 4ème de couverture que Nabe est un écrivain "béni".
Du reste, je m'en fous de Nabe. Mais ça reste le type qui m'a fait lire Bloy, Barbey, Les Deux Étendards et écouter Monk. Donc, il a plus fait pour moi que tout france culture, télérama, nouvel obs etc réuni. Puis en plus, lui cracher dessus en 84, je comprends, c'était dans l'air du temps, en 2012... Bref. 
Ensuite j'ai attendu toute la journée pour entendre un passage du Sermon Sur La Chute de Rome lu par son auteur, que j'avais déjà entendu dans une autre émission (traduction : j'ai perdu mon temps), et un mec en charge de le défendre à la place de J. F. qui dit "je trouve que c'est un livre qu'on aime pas dès les premières pages, c'est un peu sur-écrit" et qui conclut par "je suis enthousiaste là" : je l'avais dit, ils sont drôles chez france culture, très second degré, c'est des petits plaisantins, ils aiment la macagna
Et après, encore mieux, c'est une fille qui dit "ah non mais moi il parait que je suis même lyrique : j'aime la littérature crépusculaire..." grosse envolée, merci au revoir, avec ça on a tout dit.
Conclusion : si un jour j'écris un livre, je n'écouterais pas ce qu'en dit france culture, ni le nouvel obs (...ni même les blogs d'adolescentes débiles surnotées au bac philo).