lundi 30 janvier 2012

la meglio gioventu.

Considération ultime sur mon avenir post bac.

Quand je m'imagine aller à la fac, je vois ça comme un échec ; certainement pas personnel puisque je suis incapable de définir la réussite, mais plus dans l'image que ça renverrait de moi à ma famille et aux autres. Les autres : ceux  qui demandent "qu'est-ce qu'elle fait ta fille ?" et qui ne te diront jamais "en gros elle glande à paris, elle est sans avenir mais tu t'arrangeras sûrement pour lui trouver un post à la préfecture quand elle rentrera du continent - elle n'a aucun mérite, c'est une merde - c'est dommage c'était pas une gamine stupide" mais qui n'en pensent pas moins. Tu deviens alors la fille sans volonté, à coté de ton cousin Julien qui sera probablement un grand ingénieur ou de tes copines qui, si elles n'entrent pas à HEC ou ENS, ont tout de même plus d'avenir que toi. Pire, tu es celle qui aurait pu si elle avait travaillé, si elle l'avait voulu, entrer partout... devenir n'importe quoi. Le problème, c'est précisément que je n'ai pas envie de devenir quelque chose. Avant moi aussi je disais journaliste, ou encore plus flou, je veux être "dans la culture" en gros, je me voyais bien payé pour dire ce que j'avais pensé de tel film, tel disque, ou, et c'est plutôt drôle quand on sait ce qui m'est arrivé ces derniers mois, être dans la distribution de films par exemple. Ça n'est plus le cas. Plus du tout.
Au contraire, je me vois bien dans quelque chose d'extrêmement pragmatique, qui n'a rien avoir avec l'intellect, qui soit presque mathématique mais ni chiant ni trop prenant. Avoir un hôtel saisonnier par exemple me semble être parfait. Travailler six mois dans un cadre charmant, voyager et vivre les six autres.
Mais pour en revenir à la fac, le problème, c'est que déjà mon postulat de base est biaisé par un fait indéniable : je ne m'imagine pas aller à la fac. M'y inscrire pourquoi pas, mais ma mère à raison, si j'arrive jusqu'à la porte ça sera au moment où tous les autres sortent, et encore, c'est dans l'hypothèse où j'arrive jusqu'à la porte. En gros, c'est ce qu'elle appelle "la fac en sens inverse" qu'elle a pratiqué elle même assidûment pendant deux ans de droit avant de se lancer dans la vie active.
Si ma mère doit son parcours à la chance, mon père doit plus le sien à son intelligence et à sa force de travail. Dans tout ce qu'il a fait, il a progressé plus vite que les autres, principalement parce qu'il avait compris l'intérêt d'être son propre patron ou en tout cas d'avoir le moins de personne possible au dessus de soi. C'est ce qu'on m'a inculquée, c'est pour ça que j'ai du mal à envisager sérieusement le salariat (à long terme je veux dire) ce qui me posera certainement des problèmes plus tard.
Enfin bref, je m'égare. Si je ne vais pas à la fac, je n'irai probablement pas comme ma mère jouer à la belote dans les bars mais plus à la cinémathèque française, n'importe où où je pourrais satisfaire mon manque de culture causé par le manque d'infrastructure ici. Je ferai certainement des petits boulots par fierté, par envie d'indépendance où je finirai tout simplement par partir (ma dernière lubie c'est la Mongolie, voilà).

Maintenant quand je me projette en prépa, c'est pas la même, je vois ça : (dans le meilleur/pire des cas) le XVI (ou un cartier chiantissime), du travail toujours plus de travail finir par ne plus parler que de ça ne plus pensez qu'à ça mourir de stresse une fois par jour et manger chez mes cousins à neuilly le dimanche. Comment te dire, ça n'est pas la vie dont je rêve. D'un autre coté oui, j'ai envie d'une formation exigeante, d'un truc qui me pousse dans mes retranchements aussi, de rencontrer des gens qui, à priori, ne sont pas dénués d'intérêt. Mais où ça mène ? J'ai pas envie d'avoir l'ENS, j'ai pas envie d'être quoique ce soit, j'ai pas envie de rester dans un circuit pré-établit toute ma vie qui me mènera tout droit au paroxysme de l'ennui bourgeois. 
Mais j'ai pas non plus envie de devenir une cloche, clocharde, sous les ponts, ou sans aller dans ces extrêmes ce genre de personne qui te font penser "elle a rater sa vie" mais on retombe sur le problème du début, je sais pas ce que c'est que RÉUSSIR sa vie. 
Bon j'ai pris rdv avec la conseillère d'orientation mercredi pour remédier à cette crise existentielle.



Ok maintenant parlons sérieusement. La Meglio Gioventu, en français ça donne Nos Meilleures Années et cette traduction fait peur. Tu t'attends à un truc style les petits mouchoirs ou l'auberge espagnole, pardon si tu aimes, mais je trouve ce genre de cinéma gerbant, mais même si ça n'est pas ton cas, continue à lire là ce que je vais te dire c'est important. Bref, non, La Meglio Gioventu n'est pas un film à la con. Il dure 6h qui passe comme 30min. C'est une fresque, immense, resplandissante, on rit, on pleure, on comprend les 40 dernières années. On les comprend vraiment. Pas comme quelqu'un qui te dirait bouuuh méchants capitalistes ou bouuuuh méchantes brigades rouges, non, ce qu'on nous livre ici c'est une analyse tout en finesse, toujours juste. 
Tu sais que de manière globale je me sens proche de l'italie, parce que chez moi on est un peu en italie, qu'on regarde la raï et qu'on écoute de la musique italienne, que je m'appelle Paola pour Paolo Conte, que ma chanson préférée quand j'étais petite c'était Alla Fiera dell'Est que j'ai écouté en boucle jusqu'à en dégouter mes parents, mais c'est pas une histoire personnelle là, c'est une histoire que tout français que tu es, tu peux parfaitement comprendre. Des tonnes de points feront certainement échos à ta vie, à celle de gens que tu as connu, à l'histoire de tes parents et de tes grands-parents. Alors regarde ce putain de film parce que tu ne le regrettera pas, jamais, jamais jamais. 
Allez après tu me dis si tu es team Nicola ou team Matteo. 

lundi 23 janvier 2012

last night at the jetty.

Des fois y a des gens qui me disent qu'ils aimeraient devenir journalistes, des gens de mon âge je veux dire. Comme c'est de plus en plus fréquent et que provoquer l'incident diplomatique à tour de bras m'intéresse de moins en moins, je vais mettre les points sur les i ici, une bonne fois pour toutes. Si par le plus grand des hasards tu fais parti des gens qui m'ont confié IRL ce désir d'avenir, tu peux le prendre pour toi personnellement ça t'évitera de te prendre la claque de ta vie dans quelques années.

Généralement, ces gens n'ont jamais mais alors jamais de leur vie ouvert un autre livre qu'harry potter ou guillaume musso ou ce qu'on te disait de lire à l'école, autrement dit curiosité 0. Et déjà ça me semble une barrière majeure pour ne pas dire insurmontable à la "vocation" de journaliste. Tu comptes parler de quoi ? De ta frange ? Tout le temps ? Comme seul et unique sujet d'analyse et de débat ?
Ensuite, je remarque que ces gens sont à peu près aussi structurés intellectuellement qu'une endive. Probablement à cause du manque de culture et d'intérêt pour les choses qui fait qu'on se construit. Enfin le fait est que quand tu lis un texte et que tu vois les tenants et les aboutissants de la chose il voit ou l'un ou l'autre mais pas les deux en même temps ou alors pas le rapport entre les deux. Deuxième handicape.

Je veux bien que de nos jours les journalistes, à la télé en tout cas, ait l'air un peu con, véhiculent des idées préconçues pour la plupart, sans prendre le temps de la réflexion ni même celui d'envisager une autre voie de penser que celle dominante, le politiquement correcte est absolument partout, c'est l'impression que j'ai et je pense qu'il ne faut pas être extra-lucide pour s'en apercevoir.
Prenons un exemple, flagrant : Marine Le Pen. Dans ma famille tout le monde se dispute sur elle pour à peu près ne rien dire, dans les médias j'ai l'impression que c'est exactement la même chose. On hausse le ton parce que oh, danger fasciste hein, attention, popuuuuuliiiiisme, raaaaciiiiisme, et tous les mots qui font tellement peur que finalement, une fois que tu les as intégrés à une personne il parait impossible d'écouter ce qu'elle te raconte. Moi rien que ça, ça m'énerve. Le coté on effraie la population comme ça. Je m'en branle de Le Pen, je suis globalement apolitique, honnêtement, à chaque fois qu'on entend parler de crise ou d'insécurité, en vivant là où je vis, avec les moyens qui sont les miens je n'ai jamais pu les expérimenter vraiment. (Combien de chance de te trouver au même endroit qu'un type de la brise de mer au moment où il doit se faire assassiner, sérieusement ?) Mais le fait est que j'essaie de réfléchir un peu trente secondes et je vois pas pourquoi elle aurait moins le droit de s'exprimer que les autres et pourquoi on ne devrait pas l'écouter. Je veux dire, si après on a un avis contraire bah ok on l'expose, on débat mais en prenant compte de ce que nous raconte celui en face et moi, quand je remarque que précisément personne ne tient compte de ce qu'elle dit et qu'on la contre toujours de manière illogique ou qu'on ne la laisse tout simplement pas parler, je me dis bon, c'est que personne n'a un argumentaire aussi solide que le sien ou bien ? Oh ne me parler de La Pix parce que vraiment je le vivrai mal, c'est l'exemple typique de ce que je dénonce, elle ne l'a pas laissé en placer une, c'est ça le journalisme, l'honnêteté intellectuelle, la neutralité ? Rigolons un bon coup quoi. Et même si La Pix disait vrai, la manière dont elle l'a fait m'a semblée gerbante, mais je m'égare.
Revenons aux journaleux en herbe. Moi je pense qu'il devrait questionner leur perception du journalisme, est-ce que présenter le télé-achat c'est être journaliste ? Est-ce que présenter la météo c'est être journaliste ? Je dis pas. Il est pas impossible que je retrouve ces gens dans quelques années entrain de présenter un jeu à la con le midi, c'est encore dans leurs cordes, mais svp ne me faites pas croire qu'ils seront à reporters sans frontière. Et surtout enlevons leur de la tête que c'est en restant bien au chaud dans leur acculturation qu'ils y parviendront. Si cependant c'est le cas, je crois que nous aurons atteint le summum de la dégénérescence, la stupidocratie la plus ultime qui soit.
Et au fond de moi, j'espère vraiment que je me trompe, que demain ces gens se réveilleront et comprendront que ça ne peut pas marcher comme ça, qu'ils ne vont nulle part si ce n'est tout droit dans le néant mais j'ai l'impression qu'on va dans le sens inverse.
Je m'explique, je ne suis pas entrain de faire une simple apologie de la culture pour la culture, de l'intelligence pour l'intelligence. Il faut de tout, j'aime bien regarder des trucs de merde de temps en temps ou arrêter de réfléchir MAIS J'AI CONSCIENCE que c'est de la merde. Je hiérarchise. Comme Rimbaud qui aimait bien les romans de gares tu vois, moi c'est le journal de meg. Bin ok mais j'admets, je reconnais, j'adore en parler et ce que tu veux mais je sais que ça restera toujours une série allemande ultra nunuche à prendre au 100000ème degrès. Bah eux, les jeunes en général, et y compris ceux qui, il me semble, se font clairement des idées sur leurs capacités intellectuelles, non.
Je vous sens venir, gros mais alors gros comme un building. C'est facile pour moi oui je viens d'un milieu particulièrement cultivé et bourgeois donc avec l'argent nécessaire pour acheter des livres voir des films etc. ok bah d'accord, l'école n'est pas égalitaire, l'école ne donne pas les mêmes chances à tout le monde, si tu viens pas d'un milieu cultivé c'est mort à la base. (Je dis même pas d'un milieu riche parce que ça ne veut absolument rien dire.) Et je suis pour une réformation du système scolaire. Mais quand je vois l'abysse de stupidité dans le regarde certains de mes congénères je me dis sérieusement, ça va plus loin que la méthode par laquelle on t'enseigne le français. Je vous jure des fois j'ai peur presque. Puis l'incapacité de se concentrer 30s, d'arrêter de parler de soi et uniquement de soi 5min ça aussi c'est le système scolaire et le milieu social ? je sais pas, c'est pas une question rhétorique, je me demande vraiment.
enfin bref, j'avorte cet article j'ai des trucs à faire.

samedi 21 janvier 2012

That summer feeling is gonna haunt you.

J'ai fini ma disserte dans la nuit. Puis le matin j'ai décidé de la jouer smart et de la lui rendre Lundi avec un "je comprendrai si vous ne l'acceptez pas mais... (regard qui dit : J'ÉCOUTE CAN, T'EN TROUVES BEAUCOUP DES ÉLÈVES AVEC QUI PARLER DE CAN ? ACCEPTE ACCEPTE ACCEPTE ACCEPTE)" puis avec en bonus mon autre disserte sur "le contexte social détermine-t-il la conscience de soi" pour qu'il comprenne bien que c'est fini le laisser allé, que je suis de nouveau en mode warrior et que je vais tout niquer. Voilà.
Je viens de tomber amoureuse de Jonathan Richman. Parce qu'il claque des doigts, entre autres.

mardi 17 janvier 2012

"Emile, je pense à quelque chose tout à coup..."

Ce matin j'ai dit à mon prof de philo "ah zut j'ai oublié ma disserte chez moi" alors qu'il ne m'avait absolument RIEN demandé. C'est le genre de truc après tu te dis WHY NO PORQUE ?? qu'est-ce qu'il m'a pris ? J'avais pas assez de challenge comme ça dans ma vie ? Fallait absolument que je me rajoute un soucis ? Des fois je m'épuise, non mais vraiment.
Vivement que cette année soit finie, vivement vivement vivement vivement vivement l'été, calvi on the rocks, patrimonio, le reading, le départ, la vie quoi. Parce que là c'est plus possible. La zilia citron à la récré est devenue ma raison de vivre, ça fait pas lourd.
Sinon j'ai revu Une Femme est Une Femme avant hier, d'où les références un peu partout sur ce blog, et mon dieu j'adore ce film. Donc voilà on va dire qu'il y a la zilia citron et Godard qui m'aide à me lever le matin.

lundi 16 janvier 2012

Méchante ambiance.

J'ai plus envie d'aller en cours, de voir ma classe, mes profs, mon putain de lycée qui passerait totalement inaperçu dans les favelas tellement il est laid.
Mon ipod a effacé mes 7000 morceaux et ne marche plus, j'ai perdu ma dispense de sport et l'administration commence à faire pression, j'ai toujours pas fait justifié mes innombrables absences ni rédigé ma disserte de philo que je rendrai jamais du coup puis j'ai pas non plus fini de faire mes fiches d'histoire/géo alors que j'ai un contrôle dans la semaine... Et je pleure devant des téléfilms historiques de planète+, on en est là.